Sans titre (2000 x 200 mm).png
Caravane scientifique Iaraçu - le Bassin du Congo en dialogue avec l'Amazonie

Caravane scientifique Iaraçu - le Bassin du Congo en dialogue avec l'Amazonie

Après cinq jours de navigation entre Santarém et Belém, la caravane scientifique et fluviale Iaraçu a rejoint son port d’arrivée, clôturant une traversée exceptionnelle dédiée à la coopération scientifique et environnementale au cœur de l’Amazonie. Une délégation du One Forest Vision y a pris part pour représenter la voix du Bassin du Congo et renforcer les synergies interbassins entre Amazonie, Afrique centrale et Asie du Sud-Est.

Visuel Iaraçu.png
Valérie Verdier (IRD) Nicolas Barbier (OFVi/IRD) Géraldine Derroire (CIRAD) Raphaël Tshimanga (CBSI) Tiphaine Degoute (OFVi/IRD) Laurent Durieux (OFVi/IRD) Claudio Almeida (INPE Amazonia) © © Célia Esnoult - Tiphaine Degoute (IRD)

Organisée par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et ses partenaires brésiliens, cette mission a réuni plus de 150 chercheurs, doctorants, journalistes et acteurs institutionnels issus des trois grands bassins tropicaux – Amazonie, Bassin du Congo et Asie du Sud-Est – pour réfléchir ensemble à la construction d’une vision interbassins au service des forêts et du climat.

La délégation One Forest Vision (OFVi) portait la voix du Bassin du Congo à travers trois scientifiques de haut niveau : le Pr. Raphaël Tshimanga, Directeur du CRREBaC (RDC) et coprésident de la Congo Basin Science Initiative (CBSI), présent tout au long de la traversée fluviale, ainsi que le Pr. Alfred Ngomanda, Commissaire général du CENAREST (Gabon), et le Dr. Aboubakar Mambimba Ndjoungui, Directeur général de l’AGEOS (Gabon), qui ont rejoint la délégation à Belém pour la suite des échanges scientifiques. Leur participation a illustré la montée en puissance de la recherche africaine et la volonté commune de renforcer la coopération scientifique et diplomatique entre bassins tropicaux.

À bord de la navette Iaraçu, les équipes One Forest Vision ont animé plusieurs temps forts de réflexion et d’échange scientifique.

Atelier 1 – Relier science et politiques publiques

Le premier atelier, conduit par Nicolas Barbier, Laurent Durieux, Raphaël Tshimanga et a porté sur la préparation d’un Policy Brief interbassins reliant les résultats scientifiques récents aux futures orientations de recherche.
Les discussions ont mis en lumière la nécessité d’une meilleure articulation entre production de connaissances et décisions politiques. 

« Pour mieux protéger les forêts, il faut d’abord comprendre ce qu’elles stockent : du carbone, mais aussi une biodiversité exceptionnelle. Les travaux de l’OFVi montrent que, entre 2019 et 2022, l’Afrique centrale a perdu presque deux fois plus de carbone qu’elle n’en a capté, tandis que les récentes sécheresses soulignent la vulnérabilité du puits de carbone face aux variations climatiques. Ces résultats confirment que les forêts tropicales demeurent un pilier essentiel de la stabilité climatique mondiale, mais qu’elles pourraient, si elles s’affaiblissent, devenir à terme une source nette de carbone »  a rappelé Nicolas Barbier. 

Atelier 2 – Co-construire la gouvernance des données environnementales

Le second atelier, animé par Laura Létourneau, a été consacré à la co-construction du projet Nzoya Data (« la maison des données » en kikongo).  Cette initiative vise à bâtir des infrastructures publiques de partage de données pour appuyer la mise en œuvre du Tropical Forest Forever Facility (TFFF).

Partant du constat que les données scientifiques doivent devenir des outils de gouvernance, les participants ont réfléchi à la manière de renforcer la coordination entre acteurs, tout en garantissant la souveraineté des États forestiers.
Les échanges, enrichis par les contributions sur le bateau ont montré l’importance d’avancer par « petits pas rapides » pour capitaliser sur les dispositifs existants et créer des communs numériques au service d’une gouvernance forestière durable.

Atelier 3 – Explorer les forêts tropicales en immersion virtuelle

Un troisième atelier, mené en collaboration avec Wild Immersion, a offert aux participants une expérience unique grâce à l’utilisation de casques de réalité virtuelle embarqués à bord de la caravane Iaraçu. Ces dispositifs ont permis de projeter les passagers au cœur des trois grands bassins tropicaux — Amazonie, Bassin du Congo et Asie du Sud-Est — à travers une sélection de films à 360°, parmi lesquels The Great Apes ou encore School Amazonia.

Cette expérience immersive a illustré la puissance de l’image et des nouvelles technologies pour sensibiliser aux enjeux de la biodiversité, favoriser le dialogue interculturel et renforcer la coopération scientifique.Les projections ont également permis d’engager un échange direct avec les communautés locales rencontrées le long du fleuve, qui ont pu découvrir ces images exceptionnelles et partager leurs propres témoignages sur la forêt et son rôle vital dans leur quotidien.

Ce partenariat entre One Forest Vision et Wild Immersion ouvre la voie à une future collaboration interbassins visant à créer un film immersif commun, rendant hommage à Dr Jane Goodall et aux chercheurs du monde entier qui œuvrent à la protection des forêts tropicales.

Une couverture médiatique internationale

La mission a également bénéficié d’une forte visibilité médiatique. L’équipe de l’émission “C’est pas du vent” de RFI - Radio France Internationale était à bord pour recueillir les témoignages de Raphaël Tshimanga (CRREBaC), Laurent Durieux (One Forest Vision) et Géraldine Derroire (CIRAD). Le reportage, diffusé le vendredi 14 novembre à 14h10 TU (15h10 heure française), mettra en lumière les synergies entre science, coopération et gestion des données pour faire entendre la voix du Bassin du Congo à la COP30 de Belém.

Une rencontre symbolique avec le Président Emmanuel Macron à Bélem

Moment fort de cette traversée : la visite du Président de la République française, Emmanuel Macron, à bord de la caravane Iaraçu. Le Chef de l’État a échangé avec les représentants des trois grands bassins tropicaux — Laurent Durieux (One Forest Vision / IRD), Géraldine Derroire (CIRAD), Aboubakar Mambimba Ndjoungui (AGEOS, Gabon) et Cláudio Almeida (INPE, Brésil) — sur les avancées scientifiques majeures du programme One Forest Vision et les solutions partagées pour la préservation des forêts tropicales.

Une rencontre hautement symbolique, réaffirmant la coopération interbassins et la place centrale de la science dans la diplomatie environnementale.

1.png