Accompagnement d’une délégation du Groupe intergouvernemental pour l’Observation de la Terre de la RDC

Cette mission, organisée par les équipes de l’Initiative One Forest Vision (OFVi), avec le soutien particulier de l’IRD, a été l’occasion de consolider les liens entre institutions françaises et congolaises ainsi que de faire progresser les collaborations scientifiques. Elle a marqué une étape clef dans l’ouverture du dialogue en vue du lancement des activités d’OFVi en RDC et a permis de poser les bases d’un appui renforcé au GEO RDC, particulièrement dans sa mission de préservation de la forêt tropicale, d’aménagement du territoire et de l’urbanisation, de lutte contre la pauvreté et de préservation des ressources naturelles.

Visite à Montpellier et Toulouse sur la valorisation des données satellitaires : des outils puissants pour la préservation des écosystèmes et l’aménagement du territoire

La visite a débuté à Montpellier, le 12 mai, avec un accueil chaleureux à la Maison de la Télédétection par la représentante de l’IRD Occitanie, en présence de nombreux directeurs d’unités de recherches de l’IRD et du CIRAD. La matinée a été consacrée à des échanges autour de la valorisation des données, notamment à travers les activités des unités DATA TERRA, Espace Dev, TETIS et THEIA, soulignant leur potentiel dans la collecte, l’analyse et la mise à disposition de données satellitaires utiles à la planification territoriale. La visite a été complété par la présentation du dispositif Dinamis d’accès mutualisé en imagerie satellitaire. L’après-midi a été consacrée à des présentations plus globales des unités de recherches thématiques locales, dont botAnique et Modélisation de l'Architecture des Plantes et des végétations (AMAP) et Forêts & Sociétés. Au sein d’AMAP, une attention particulière a été portée aux recherches menées dans le cadre d’OFVi, comme Pl@ntNet.

Le 13 mai, la délégation s’est déplacée à l’Observatoire Midi Pyrénées (OMP) à Toulouse pour rencontrer les équipes du projet GEO TREES du CNRS engagées dans la surveillance des écosystèmes tropicaux, ainsi que le CNES-OMP, dont le directeur de l’OMP. Ces échanges ont mis en lumière de nombreuses synergies entre les outils développés en France et les priorités congolaises, en particulier pour mieux appréhender les dynamiques paysagères, suivre les usages des terres et soutenir une planification territoriale fondée sur des données scientifiques fiables.

Fin de la mission à Paris sous le signe de la diplomatie scientifique

La semaine s’est achevée par trois journées particulièrement riches en échanges et rencontres stratégiques. D’un point de vue scientifique, la délégation congolaise a assisté à la soutenance de Master HEC Paris de Pearl Winchester (IRD), dont les travaux, encadrés par Laurent Durieux et Laura Létourneau (ancienne conseillère de la 1^ère ministre E. Borne) portaient sur les infrastructures publiques de gestion de données forêt/carbone au Gabon. Ce moment a été suivi d’une rencontre avec les équipes du Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement du CEA-UVSQ, qui a permis d’approfondir les discussions sur les méthodologies d’évaluation du carbone, notamment autour du standard VERRA et la nécessité d’utiliser des données fiables pour élaborer une baseline pour des projets de crédits carbone. Les échanges ont aussi porté sur les synergies à développer dans une perspective de renforcement des capacités nationales. La délégation a été accueillie par le Président du Haut Conseil pour le Climat français dans les bureaux du siège d’INRAE, où il a été question de collaboration approfondie sur les enjeux agricoles, avec une possible intégration de l’institut homologue congolais INERA dans l’initiative TSARA. La délégation a également été accueillie dans les bureaux de l’Office National des Forêts International, où elle a découvert les expertises de l’institution en matière de gestion forestière et identifier des pistes de coopération concrètes.

Sur le plan des échanges diplomatiques, une réunion marquante s’est tenue au Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères (MEAE). Lors de cet échange, le MEAE a salué le rôle stratégique du GEO-RDC, mettant en avant la pertinence et l’efficacité d’OFVi dans la mise en place de collaborations avec les pays du Bassin du Congo. Les progrès concrets de l’initiative, la solidité de ses résultats scientifiques ainsi que son modèle de gouvernance co-construit avec les partenaires du bassin du Congo ont été unanimement reconnus. Cette rencontre s’est déroulée en présence de Barbara Pompili, Ambassadrice déléguée à l’Environnement.

Enfin, lors d’une rencontre au Ministère de lʼEnseignement Supérieur et de la Recherche avec son homologue français, la coordinatrice interministèrielle Copernicus et GEO France : Mme Isabelle Benezeth et toute son équipe, la délégation congolaise a été particulièrement remarquée pour la clarté et la cohérence de sa feuille de route. Cette approche structurée et proactive a été saluée comme exemplaire, confirmant la volonté de la RDC de s’affirmer comme un acteur clé de l’observation de la Terre en Afrique centrale.

Dynamique lancée avec la RDC : la souveraineté des données comme levier de développement

Cette visite a permis de recentrer les échanges sur un objectif essentiel : mobiliser les données comme levier de transformation pour l’aménagement du territoire, la planification urbaine et rurale, la préservation des forêts du Bassin du Congo et la réduction de la pauvreté. Dans un pays où les pressions sur les terres, les ressources et les populations s’intensifient, disposer d’informations fiables et partagées est une condition indispensable pour prendre des décisions éclairées, orienter les politiques publiques, et bâtir un développement inclusif.

La mission du GEO RDC en France confirme ainsi une dynamique prometteuse : celle d’une RDC qui, forte de ses partenariats scientifiques et diplomatiques, construit les outils de sa souveraineté territoriale et environnementale.