Des défis identifiés lors des entretiens bilatéraux

Grâce à une série d’entretiens bilatéraux avec 29 institutions locales, plusieurs défis majeurs ont été mis en évidence :

• Des infrastructures limitées dans l’administration publique, alors que le secteur privé dispose de solutions plus robustes.
• Un manque de compétences en informatique et en géomatique, freinant le développement de solutions numériques adaptées.
• Un besoin d’établir « la confiance » entre les acteurs avant d’instaurer un système de partage de données.
• La désignation de l’ Agence Gabonaise d'Etudes et d'Observations Spatiales (AGEOS) comme structure coordinatrice, qui garantira une pérennité du projet au-delà d’OFVi.

Un manque d'adéquation entre formations et besoins du marché

Les échanges avec l'Université Omar Bongo (UOB) et l'Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM) ont mis en évidence des formations insuffisamment adaptées aux besoins du pays, notamment en informatique et Systèmes d'Informarions Géographiques (SIG). Les recruteurs déplorent des lacunes techniques chez les jeunes diplômés, tandis que les universités publiques souffrent de manques de moyens et de classes surchargées.

Un renforcement des liens entre universités et employeurs est nécessaire pour combler le fossé entre l’offre de formation et les compétences demandées.

Un consensus autour d'une stratégie de partage des données

Lors de l’atelier biodiversité animale d'OFVi (3-5 mars 2025), l’enjeu du partage des données a été largement débattu. Un sondage interactif a révélé que les chercheurs et les scientifiques stockent encore majoritairement leurs données sur des disques durs externes et leurs ordinateurs personnels, exposant les informations à des risques de perte.

Une vision partagée a émergé : développer un centralisateur national de données, soutenu par des serveurs locaux dans les institutions.

Restitution et recommandations : un plan d'action validé

Le 11 mars 2025, une réunion de restitution a réuni 17 participants, aboutissant à six recommandations clés :

1. Créer un groupe de travail sur le partage des données, sous l’animation de l’AGEOS.
2. Élaborer un catalogue de métadonnées pour cartographier les sources de données existantes.
3. Évaluer les projets techniques déjà implémentés (PNAT : Plan National d'Affectation des Terres du Gabon, SNORNF : Système National d’Observation des ressources naturelles et des forêts, CAFI : Central African Forest Initiative), pour capitaliser sur les initiatives existantes.
4. Aligner les formations avec les besoins du marché, en formant notamment des spécialistes en administration réseau et en Systèmes d’Information Géographique (SIG).
5. Définir un plan de déploiement d’infrastructures, incluant plusieurs scénarios et une recherche de financements.
6. Élaborer une stratégie nationale de gouvernance des données, qui s’appuie sur les principes FAIR (Facile à trouver, Accessible, Interopérable, Réutilisable) et CARE (bénéfice Collectif, Autorité de contrôle, Responsabilité et Ethique).

Prochaines étapes

• Début avril : accompagnement de l’AGEOS pour la mise en place du groupe de travail.
• Mi-avril - 14 mai : finalisation et soutenance du rapport de thèse de l'École des Hautes études Commerciales (HEC) de Paris.

Conclusion : un premier pas vers une gouvernance durable des données

Cette mission a permis d’établir un diagnostic partagé et de structurer une feuille de route pour le partage des données scientifiques au Gabon. La désignation de l’AGEOS comme chef d’orchestre, approuvée à l'unanimité par les acteurs du secteur public et du secteur privé présents, marque une avancée importante.

À travers cette dynamique, le Gabon pose les bases d’un système de gestion et de partage des données scientifiques essentiel à la préservation de ses forêts et zones humides.