Photo des participants au Forum Carbone
Co-organisation du Forum Carbone

Vers un avenir collaboratif pour les forêts tropicales africaines : le succès d'une rencontre scientifique clef

Du 04 févr. 2025 au 06 févr. 2025

Fondation Del Duca, Paris

L’atelier sur la "Quantification fiable du carbone basée sur des observations de terrain dans les forêts tropicales africaines" s’est tenu du 4 au 6 février 2025 à la Fondation Cino Del Duca à Paris. Cet événement a rassemblé une soixantaine d’experts de premier plan issus de quatre continents pour discuter des défis et avancées en matière de surveillance du carbone dans les forêts africaines.

Un rendez-vous scientifique d’exception

Organisé par l’Académie des sciences et les initiatives GEO-TREES et One Forest Vision (OFVi), cet atelier a réuni des chercheurs et chercheuses de haut niveau venus d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie. L’événement visait à renforcer la coopération scientifique, notamment via le partage des différentes méthodes de quantification du carbone mises en œuvre, essentielles à la lutte contre le changement climatique.

De gauche à droite ; Francis-André Wollman, Vice-président délégué aux relations internationales Académie des sciences - France; Emmanuelle Swynghedau, Ambassadrice adjointe pour l'environnement - France;  Irié Zo-Bi, GEO-TREES Professeur INPHB, Côte d'Ivoire; Alfred Ngomanda, Secrétaire Général du CENAREST, Gabon; Bonaventure Sonké, Professeur Université Yaoundé 1, Cameroon; Pierre Auger, COPED, Académie des sciences.
Francis-André Wollman, Académie des sciences ; Emmanuelle Swynghedau, MEAE ; Irié Zo-Bi, GEO-TREES, INPHB ; Alfred Ngomanda, CENAREST ; Bonaventure Sonké, UY1 ; Pierre Auger, Académie des sciences © Camille Lacroux

Un programme riche pour une coopération scientifique renforcée

Une première journée dédiée à la présentation et aux résultats de plusieurs initiatives internationales

Le lancement de l’atelier a été marqué par une série d’interventions de haut niveau réunissant des chercheurs, des institutions et des représentants d’initiatives internationales engagées dans l’étude et la préservation des forêts tropicales africaines.

Photo de Jérôme Chave présentant
Jérôme Chave, modélisateur et écologue, directeur de recherche CNRS au laboratoire CRBE, directeur du programme GEO-TREES et coordinateur du pilier 1 de l'OFVi © Camille Lacroux
Photo prise de Laurent Durieux lors de sa présentation
Laurent Durieux, géographe et co-coordinateur IRD d'OFVi © Camille Lacroux

Cette première journée a mis en lumière les principales initiatives de recherche et plateformes collaboratives avec lesquelles l’initiative One Forest Vision se coordonne pour renforcer les efforts de recherche pour la conservation des forêts du bassin du Congo :

  • GEO-TREES, cette initiative vise à créer une base de données mondiale sur la biomasse forestière en standardisant et agrégeant les mesures de parcelles permanentes pour améliorer la modélisation des surfaces terrestres et l’observation de la Terre​.
  • PANGEA, une initiative internationale explorant la faisabilité d’une grande campagne de terrain menée par la NASA sur l’écologie terrestre afin de fournir des données clés pour l’amélioration des modèles climatiques et la gestion des forêts tropicales​.
  • L’Initiative Science pour le Basin du Congo (CBSI), qui développe des approches innovantes pour le suivi des forêts congolaises et la formation des jeunes chercheurs africains.
  • Les travaux du programme CongoFor1.5, qui s’inscrit dans le Central African Forest Initiative (CAFI ) en lien avec la surveillance du carbone et les politiques climatiques.
Photo de Murielle Simo-Droissart présentant Pl@ntNet
Murielle Simo-Droissart, chercheuse botaniste et animatrice pour le développement de l’application de données Pl@ntNet en Afrique Centrale à l’UMR AMAP/IRD, portée par OFVi © Camille Lacroux

Ces présentations ont permis d’illustrer la diversité des approches scientifiques et des outils technologiques mis en œuvre pour améliorer la quantification du carbone en Afrique. Elles ont également ouvert le débat sur les défis à relever pour favoriser des collaborations internationales durables et ayant un impact positif sur les objectifs de conservation.

Deux journées de travaux et de réflexion en groupes

Les 5 et 6 février ont pris la forme d’ateliers interactifs, organisés sous forme de tables rondes et de groupes de travail thématiques. Ces sessions ont permis d’approfondir plusieurs axes stratégiques pour la préservation des forêts africaines.

Photo d'un groupe de travail
© Camille Lacroux
Photo d'un groupe de travail
© Camille Lacroux
Photo of a working group
© Camille Lacroux

L’importance des investissements scientifiques à long terme
Les discussions ont porté sur la nécessité de maintenir des sites de recherche permanents dans les forêts tropicales africaines afin de collecter des données fiables sur plusieurs décennies. L’exemple des stations de recherche de Dja (Cameroun), Ipassa (Gabon) et Luki (RDC) a illustré la valeur de ces infrastructures pour le suivi des stocks de carbone et l’étude de la biodiversité.

Les défis de la surveillance du carbone en milieu tropical
Les chercheurs ont mis en avant les difficultés liées à la diversité des écosystèmes forestiers africains et aux contraintes logistiques du terrain. Des solutions ont été discutées, notamment l’amélioration des protocoles de mesure et l’intégration de nouveaux capteurs pour affiner les estimations de biomasse forestière.

L’apport des technologies de télédétection et du suivi de terrain
L’atelier a exploré les synergies possibles entre les mesures au sol et les observations satellitaires. L’intégration du scanning laser aéroporté (ALS) et terrestre (TLS) a été présentée comme une avancée majeure pour mieux cartographier la structure des forêts et affiner les modèles de stockage du carbone.

Les co-bénéfices entre stockage du carbone et préservation de la biodiversité
Les discussions ont mis en évidence l’interconnexion entre conservation des forêts et protection des espèces animales et végétales. Des études de cas ont illustré comment certaines stratégies de gestion durable peuvent maximiser ces co-bénéfices, notamment en limitant la fragmentation des habitats et en favorisant la reforestation.

Les initiatives internationales et la création de synergies scientifiques
Un focus a été mis sur les plateformes collaboratives et la nécessité d’un partage plus efficace des données scientifiques fiable et propres. L’accès a été également mis sur la gestion des données, et les sujets sous-jacent, tel que la souveraineté de la propriété des données.

Les enjeux de la formation et du renforcement des capacités
Enfin, une dernière table ronde a été consacrée aux perspectives de formation pour les jeunes chercheurs et étudiants africains, afin d’assurer une transmission et diffusion des connaissances pour assurer durablement la gestion du carbone et de la biodiversité dans les forêts tropicales.

Un succès salué par les participants

L'événement a été unanimement apprécié par les participants, qui ont souligné la richesse des échanges et la qualité des interventions. Ces trois jours de discussions ont permis de développer et de renforcer des synergies entre les différents acteurs impliqués dans la surveillance et la conservation des forêts africaines. De nouvelles collaborations ont émergé, ouvrant la voie à une mutualisation des efforts pour une gestion plus efficace et durable des écosystèmes forestiers.

OFVi tient à remercier chaleureusement GEO-TREES et l’Académie des sciences pour la co-organisation de cet événement, ainsi que l’ensemble des chercheurs et institutions partenaires pour leur engagement et leur précieuse contribution à son succès. Cette rencontre marque une étape clé dans la structuration des initiatives scientifiques autour du carbone forestier et ouvre de nouvelles perspectives pour un suivi plus intégré et collaboratif des forêts tropicales africaines.

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